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samedi 2 octobre 2010

Les constructions anarchiques continuent...

Haïti: On a constaté que moins de neuf mois après le violent séisme du 12 janvier, les gens continuent de construire de la même manière, sans tenir compte des conséquences que cela pourrait avoir à l'avenir. Une maison détruite par le tremblement de terre de janvier, située à l'angle des rues Grégoire et Louverture (Pétion-Ville), est en train d'être reconstruite avec les mêmes matériaux tirés des décombres. Il ressort de ce constat que la construction anarchique continue de plus belle malgré les innombrables dégâts causés par la catastrophe. Certaines personnes refusent de se plier aux consignes des autorités municipales, qui les invitent à entreprendre des constructions suivant les normes après cet événement dramatique.
« Je sais pertinemment que ce n'est pas normal de construire avec des matériaux usés, je dois l'avouer en tant que professionnel en maçonnerie. Je sais que ces fers ne vont pas tenir bon, mais je suis ici juste pour gagner mon pain quotidien », lâche sèchement Frédo, un maçon qui frise la trentaine se trouvant sur le chantier.
Il faut dire que certains foulent aux pieds les normes d'urbanisme, profitant de leur position sociale ou mettant en avant leur puissance d'argent. Il suffit de faire le tour de la capitale haïtienne et de ses environs moins de neuf mois après le cataclysme pour se rendre compte de la façon dont on continue de construire. On bâtit sans autorisation et sur n'importe quel terrain. On n'a pas non plus recours aux études préalables du sol. Les matériaux de construction sont souvent utilisés sans tenir compte de la dimension du bâtiment à ériger.
De plus, les plans élaborés par les architectes ne sont pas toujours respectés. les travaux sont souvent effectués par certains propriétaires qui ajoutent ce qui n'a pas été prévu dans les plans des architectes, simplement pour satisfaire leurs caprices.
D'après une source, certains agents de l'Etat agiraient avec la complicité de leurs supérieurs hiérarchiques. A se demander perplexe ce que l'on peut, dès lors, attendre de ces derniers dans le cadre de la politique de maximisation des recettes prônée par le gouvernement central. Des mesures draconiennes doivent être prises à l'endroit des uns et des autres pour dissuader ceux qui seraient tentés de commettre des actes analogues.
Selon une autre source proche de la municipalité, des mesures contraignantes seront prises contre les réfractaires. La vie des propriétaires doit être protégée - même si c'est contre leur gré -, dans un contexte où l'État et les municipalités sont sur la sellette au lendemain du drame du 12 janvier 2010 pour n'avoir pas su jouer leur rôle de contrôle du respect des normes de construction. « Le terrible tremblement de terre, qui a violemment ravagé le pays, est une occasion en or pour les autorités de s'attaquer à la problématique des constructions anarchiques à travers le pays », déclare ladite source.
Il est certain que le manque de rigueur des autorités haïtiennes est pour beaucoup dans cette situation. Une situation qui remonte aux vingt dernières années, au cours desquelles on a constaté la dégradation des valeurs. Car sans la complicité et le laxisme de certains agents de État, pareille situation n'aurait perduré.
Néanmoins, il faut souligner, à leur décharge, que le manque de ressources financières et humaines qualifiées rend aussi très faible l'efficacité de l'intervention des autorités dans ce domaine.

Amos Cincir
mcincir@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84101&PubDate=2010-10-01

Commentaire
S'il faut fournir une excuse au gouvernement haïtien chaque fois qu'il faillit à son devoir, jusqu'où irons-nous? Quand on assume une responsabilité, doit-on déjà préparer le terrain pour trouver toujours une excuse afin de faire porter aux autres, à nos prédécesseurs, la responsabilité de ce que nous ne faisons pas. S'il faut associer le nom de ce président à toutes les fonctions qu'il a occupées et à celles auxquelles il faut l’associer, lors du passage du cyclone Aristide, ne totalise-t-il pas plus de 15 ans à faire partie du pouvoir? Et si l'on veut aller encore plus loin, n'atteint-il pas vingt ans exactement depuis qu'il a commencé à gouter la douce liqueur de ce même pouvoir? 1991, ce n’est pas loin, mais ça fait vingt ans. Combien de temps faut-il à un chef d'état pour acquérir l'expérience nécessaire et la maturité exigée pour apprendre à gérer correctement un pays? A moins qu’il ait été force à s’asseoir sur le fauteuil présidentiel? Dans ce cas, il est encore moins qualifié que nous ne le pensions !

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