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vendredi 22 octobre 2010

La prison à vie pour Russell Williams

Marie-Andrée Amiot
La Presse

David Russell Williams a pris le chemin des cellules jeudi matin. Le juge Robert Scott l'a condamné à deux peines concurrentes de prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Avant le prononcé de sa peine, l'homme de 47 ans a fait une déclaration entrecoupée de longs silences. D'une voix affaiblie, hésitante, parfois larmoyante, il a tenté d'exprimer ses regrets.

«Je me présente devant vous, monsieur le juge, couvert d'une honte indescriptible. Je sais que les crimes que j'ai commis... ont traumatisé plusieurs personnes. Les familles et amis de Marie-France Comeau et de Jessica Lloyd, en particulier, ont souffert... et continueront de subir tristesse et douleur en raison de ce que j'ai fait. J'ai commis des crimes ignobles et j'ai trahi mes amis, ma famille... et les Forces armées canadiennes. Je passerai le reste de ma vie à regretter plus que tout d'avoir mis fin à la vie de deux personnes innocentes, pleines de vitalité et appréciées de tous.»


«Ma famille, monsieur le juge, a subi des torts irréparables. La haine compréhensible que j'ai sentie jeudi et toute la semaine m'a amené à le reconnaître.»

Il a ajouté qu'il souhaitait que sa confession de même que le fait qu'il ait collaboré avec les policiers et qu'il ait reconnu sa culpabilité aident les victimes à se remettre de leur épreuve.

Le juge Robert Scott a insisté sur le passé de Williams, qui ne le prédestinait pas à une telle fin. «Russell Williams sera désormais tristement célèbre. C'est un meurtrier en série, un obsédé sexuel sadique qui vivait pourtant une existence choyée. Une étoile canadienne qui aurait dû être brillante, mais qui a trahi son éducation et ses privilèges.» Le juge a cru en la sincérité des excuses de Williams, mais le considère comme malade et dangereux.

«Marie-France n'avait pas à mourir. Jessica n'avait pas à mourir.»

Des familles soulagées

En quittant la salle d'audience, la mère de Jessica Lloyd s'est adressée aux médias pour la première fois depuis le début de la semaine: «Je suis contente qu'il ait pleuré, a dit Roxanne Lloyd. Justice a été rendue.» Elle tenait une photo encadrée de sa fille, comme elle l'avait fait toute la semaine. Son fils Andy s'est également exprimé: «Pourvu qu'il meure en prison... C'est ce qui me rendra heureux. Je ne suis pas certain que cet homme soit capable de ressentir quelque émotion que ce soit.»

Dans sa plaidoirie de clôture, le procureur de la Couronne, Lee Burgess, a dit: «David Russell Williams est assurément l'un des meurtriers les plus méprisables de l'histoire canadienne. Il a brisé des vies. Le jour, il se comportait comme un leader de la communauté; la nuit, comme un tueur en série.»

Pas de déclaration de délinquant dangereux

Les procureurs de la Couronne avaient amassé tellement de preuves contre Williams qu'il est peu probable qu'il soit un jour admissible à une libération conditionnelle. C'est également l'avis d'observateurs qui croient qu'il n'était pas nécessaire de le déclarer délinquant dangereux.

Il aurait fallu le soumettre à une évaluation psychiatrique, ce qui aurait pris quelques mois. Les familles auraient dû de nouveau se présenter en cour. Les procureurs ont visiblement fermé le dossier pour éviter de prolonger leur supplice.

Williams a été reconnu coupable des meurtres prémédités de Jessica Lloyd et de la caporale Marie-France Comeau.

Il a aussi été reconnu coupable de deux accusations d'agressions sexuelles et de 82 accusations diverses.

- Avec le Toronto Star, CBC, La Presse Canadienne et le Belleville Intelligencer.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201010/21/01-4334733-la-prison-a-vie-pour-russell-williams.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4334758_article_POS1

Commentaire
Mon commentaire sur ce sujet, c'est une pensée consacrée à un autre monstre de la même espèce, qui s'appliquerait fort bien à ce cas:

"Pédophiles la nuit et citoyens le jour ! Mais d’où viennent-ils, ces décombres ambulants, ces caricatures d’homme mutilés par les vices qui ont l’audace de revendiquer la dignité de soldat ?"

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