samedi 16 octobre 2010
P-au-P., 16 oct. 2010 [AlterPresse] --- La délégation haïtienne à la 3e Marche Mondiale des Femmes (MMF), qui se tient à Bukavu (Congo) a fait valoir que les femmes haïtiennes sont contre la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH).
« Les femmes haïtiennes se battent contre la présence de la MINUSTAH en notre pays », a déclaré Carole Jacob, membre de la délégation haïtienne, dans le cadre d’un débat organisé le 14 octobre, selon un rapport dont a pris connaissance AlterPresse.
Elle faisait partie d’un panel sur la paix et la démilitarisation, qui a abordé la situation des femmes dans des zones militarisées, comme la République Démocratique du Congo (RDC), le Kurdistan et Haïti.
S’adressant à une assistance composée de 1000 femmes provenant de 42 pays, Carole Jacob a affirmé qu’en moins de 100 ans Haïti a connu trois occupations militaires.
« La présence de ces armées étrangères est justifiée selon les gouvernants nationaux et internationaux, par le fait qu’Haïti est ingouvernable et instable. En dépit de ces occupations, la situation reste précaire », a-t-elle indiqué.
Elle a souligné que la situation a empiré, suite au séisme dévastateur du 12 janvier.
Le même jour, le Conseil de sécurité à décidé de proroger le mandat de la MINUSTAH jusqu’au 15 octobre 2011. Les États Membres du Conseil de Sécurité ont décidé « de maintenir à leur niveau global actuel les effectifs de la Mission, qui comprend une composante militaire qui pourra compter jusqu’à 8.940 soldats de tous rangs et d’une composante policière pouvant atteindre 4.391 membres », selon la résolution qui a été adoptée.
Déployée en Haiti 3 mois après la chute de l’ex-président Jean Bertrand Aristide en février 2004, la mission a été, dans un premier temps, renouvelée chaque 6 mois, puis tous les ans.
En Haiti, les mouvements sociaux ont renouvelé leur rejet de la MINUSTAH, qui, selon eux, a échoué. Des mouvements de protestation ont été organisés devant le ministère haïtien des affaires étrangères et près du « log base » (périphérie nord de la capitale) où les organismes de l’ONU sont basés.
Présentant la vision de la MMF sur la paix et la démilitarisation, Michèle Spieler, de la MMF en Suisse, s’est exprimée en faveur du « retrait négocié et progressif » des forces de l’ONU en RDC et en Haïti.
« La MMF soutient la souveraineté des États », a-t-elle martelé. [gp apr 16/10/2010 00 :10]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10130
Commentaire
Quand on n'est pas sur le terrain, il convient d'être prudent en parlant pour ceux qui s'y trouvent. Ce serait trop confortable de s'aventurer à juger à distance. Cependant, une question nous vient à l'esprit chaque fois qu'à l'étranger, une ou deux personnes prennent la parole au nom de la population et surtout, des femmes haïtiennes. Tout le monde sait que c'est, avec les enfants, le groupe le plus vulnérable dans le pays. Les zenglendos, les chimères et toute la racaille profitent de cette situation pour violer les femmes, prostituer les mineurs, assassiner ceux qui osent résister. A-t-on conçu-et je ne cesserai de le répéter-un environnement suffisamment sain pour que disparaisse cet état de choses? Ce n'est pas que j'affirme que les membres de la MINUSTAH soient des anges. Nous savons tous que ce n'est pas le cas. Mais quelle est l'alternative? Ou bien, est-ce que quelqu'un est en train d'agiter l'étendard d'une peur inutile dans l'ombre? Nous savons par exemple qu'il y a des organisations sérieuses dans le pays qui ne manqueraient certainement pas d'alerter la population et l'opinion publique internationale si les choses allaient vraiment mal dans ce sens. Le Centre Œcuménique des droits de l'homme sous la direction de Jean-Claude Bajeux et d'autres organisations tout aussi prestigieuses et respectables feraient certainement entendre leur voix...
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