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jeudi 14 octobre 2010

Perspectives

« Souvenons-nous d’Haïti », slogan de la délégation haïtienne au IV Forum Social Mondial des Migrations
mercredi 13 octobre 2010

Par Wooldy Edson Louidor

Quito (Équateur), 13 oct. 2010 [AlterPresse] --- Les délégués haïtiens du Service Jésuite aux Réfugiés (SJR) et du Mouvement National des Paysans du Congrès de Papaye (MNPKP) au IV Forum Social Mondial des Migrations (FSMM), tenu à Quito du 8 au 12 octobre 2010, ont plaidé pour une solidarité internationale coordonnée avec Haïti et respectueuse de la souveraineté du pays dévasté par le tremblement de terre du 12 janvier 2010.

« Souvenons-nous d’Haïti » est le slogan du SJR et « Ne détournons pas les yeux d’Haïti » est celui du MNPKP au IV FSMM, organisé autour de la thématique « Peuples en mouvement pour une citoyenneté universelle : Abattons le modèle. Construisons des acteurs sociaux ».

Pour une solidarité active et coordonnée avec Haïti

« À travers la campagne mondiale `Souvenons-nous d’Haïti´, le SJR veut faire un appel urgent à une solidarité internationale plus active et coordonnée avec Haïti en vue de protéger les droits fondamentaux de la population haïtienne, principalement les deux millions de personnes sinistrées », souligne un communiqué du SJR, diffusé à l’occasion de ce grand rendez-vous mondial, qui a réuni pendant 4 jours plus d’un millier de militants, intellectuels, membres d’organisations non gouvernementales et internationales et des fonctionnaires gouvernementaux.

« Les différentes agences et organisations internationales ne parviennent pas encore, à travers leurs interventions, à atteindre la coordination nécessaire avec les autorités haïtiennes, les organisations locales et les populations déplacées pour mieux répondre aux besoins fondamentaux des survivants », fait remarquer le document.

Le désespoir, généré par l’absence de réponse efficace aux problèmes de logement, d’insécurité alimentaire et aux violations des droits humains fondamentaux de la population haïtienne, pousse de plus en plus les haïtiennes et haïtiens à émigrer de manière irrégulière, relève le communiqué.

Le document mentionne les côtes américaines de Miami, la République Dominicaine et d’autres pays de la Caraïbe tels que les Bahamas et les Îles Vierges Britanniques comme des destinations d’Haitiens en matière d’émigration irrégulière.

En même temps, le SJR pointe du doigt la reprise par les États de ces pays des déportations d’immigrants haïtiens en situation irrégulière, ainsi que le renforcement du contrôle de leurs frontières et côtes.

À travers la campagne « Souvenons-nous d’Haïti » lancée à l’occasion du IV Forum Social Mondial des Migrations, le SJR a également voulu alerter la communauté internationale sur la situation humanitaire d’Haïti, tout en invitant à une solidarité accrue avec le pays en détresse.

Pour une solidarité réelle et respectueuse de la souveraineté d’Haïti
Le Mouvement National des Paysans du Congrès de Papaye a, pour sa part, plaidé pour une « solidarité internationale réelle » avec le peuple haïtien et « surtout contre les forces armées d’occupation qui se trouvent sur notre territoire ».

« Aux troupes de l’occupation intégrées par des soldats et des officiels des gouvernements de nations latino-américaines telles que le Brésil, le Chili et autres, nous leur demandons de manifester leur solidarité avec Haïti en retirant leurs troupes du pays », déclare Doudou Pierre, un dirigeant de l’organisation paysanne.

« Nous avons besoin de l’appui des peuples et des mouvements sociaux de tout le continent dans cette campagne », martèle-t-il.

Le IV Forum Social Mondial des Migrations s’est terminé le 12 octobre par une grande « Marche des organisations » pour « la terre et la souveraineté des peuples », qui a débuté au Parc El Arbolito et abouti à la Plaza San Francisco, au cœur de la capitale sud-américaine de l’Équateur.

Au cours du IV FSMM, le SJR d’Haïti a présenté une conférence intitulée « Haïti et l’impact du tremblement de terre sur les personnes déplacées », alors que le MNPKP a participé comme représentant du mouvement paysan haïtien au V Congrès de Cloc-Vía campesina.

Le Forum Social Mondial des Migrations (FSMM) « constitue un espace de débat démocratique, d’échange d’idées, de réflexions, d’expériences, de formulation de propositions et d’articulation des mouvements sociaux, de réseaux, d’Ongs et d’autres organisations de la société civile qui s’opposent à la globalisation néolibérale ». [wel gp apr 13/10/2010 23 :00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10117


Commentaire
C'est toujours bien que les organisations paysannes, ouvrières et de professionnels d'Haïti participent à des activités destinées à divulguer ce qui se passe dans le pays. C'est même urgent de le faire surtout après les désastres considérables du tremblement de terre du 12 janvier. Cependant, ce serait tout aussi courageux d'éviter de tomber dans ce genre de démagogie de mauvais gout qui consiste à faire chorus avec le premier venu pour désinformer. Dire que les forces qui se trouvent en Haïti devraient se retirer équivaut à affirmer que les Haïtiens vivaient tranquillement, avaient les moyens de continuer à le faire mais ont été forcés à recevoir l’aide internationale. Le problème dériverait ainsi d'une intrusion des forces en questions contre la volonté des Haïtiens. Or, nous savons tous que cela n'est pas vrai. Le pays était sous les bottes d'un despote. Il voulait en être libéré sans le pouvoir. Cela a été fait par la communauté internationale et lui a permis de respirer un air de liberté que nous devons moins à l'intelligence du président Préval qu'à la conjoncture. Maintenant que reste-t-il à faire? Organiser la société haïtienne, protéger les femmes qui sont violées régulièrement; assister les enfants qui le sont aussi en plus d'être privés de nourriture, de scolarité, donc d'avenir. Bref, demander et mériter le retrait des forces internationales après et seulement après s'être préparé à faire face aux crises nombreuses qui existent sur le terrain. C'est vrai que, des fois, malheureusement, des intégrants de ces mêmes forces tuent et violent. Mais Haïti est dans une situation telle qu'il vaut mieux exiger que ces forces soient épurées, pour le moment que de remettre précipitamment le pays là où les forces internationales en ont assumé la protection. Voilà notre dilemme!

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