Nombre total de pages vues

mardi 12 octobre 2010

Le monde enseignant en ébullition après le décès d’un enseignant grièvement blessé lors d’une manifestation

Le coordonnateur de l’Union Nationale des Normaliens Haïtiens (UNNOH), Josué Mérilien, a annoncé lundi une série d’activités de protestation contre le décès samedi de l’enseignant Jean Louis Philbert (35 ans) grièvement blessé la veille lors d’une intervention de la police devant le siège du Ministère de l’Education Nationale à Port-au-Prince pour disperser une manifestation d’enseignants à laquelle il prenait part.

M. Mérilien indique que le Parquet du Tribunal civil de la capitale a été saisi afin de mettre l’action publique en mouvement contre la policière qui, dit-il, a ouvert le feu sur l’enseignant, alors que d’autres versions de l’incident font plutôt état d’une grenade lacrymogène qui aurait atteint la victime à la tête. Le responsable syndical a toutefois précisé qu’une autopsie sera pratiquée afin d’établir la cause exacte de la mort de l’enseignant.

La série de manifestations annoncées a commencé lundi avec un sit-in devant le siège de l’Ecole Normale Supérieure à Port-au-Prince. La prochaine étape devrait être un nouveau sit-in vendredi prochain devant le siège du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle.

L’indignation est également à son comble du côté de nombreux autres syndicats d’enseignants dont le Corps National des Educateurs Haitiens (CONEH), la Fédération Nationale des Techniciens en Education et Culture (FENATEC) et le Groupe d’Initiative des Enseignants de Lycées (GIEL) et une autre branche de l’UNNOH. En conférence de presse lundi à Port-au-Prince, les dirigeants de ces associations ont dénoncé l’action de la police contre une manifestation dont le but était noble, à savoir la scolarisation universelle.

L’ancien ministre de l’Education Nationale et directeur exécutif d’une édition de manuels scolaires, le professeur Charles Tardieu, a déploré le fait qu’un enseignant bien préparé dans un pays qui en manque énormément a été tué alors qu’il réclamait que tous les enfants puissent aller à l’école. « Il s’agit d’une exigence constitutionnelle que tous les enfants soient scolarisés », a relevé le professeur Tardieu. Il a enfin souligné que le Ministère de l’Education nationale a manifesté des signes évidents d’incapacité face aux graves problèmes du secteur de l’éducation, notamment après le séisme dont ce mardi ramène le 9ème mois. [jmd/Radio Kiskeya]

http://www.caraibesfm.com/index.php?id=6921

Commentaire
Tout le monde sait qu'en Haïti, les cibles privilégiés de l’agressivité des politiciens, depuis toujours, ont été les professeurs, les étudiants, les institutions d'enseignement quels qu'ils soient, les organes d'information. Voilà qui définit une mentalité politique. Des rappels précis pourraient rafraichir la mémoire. Des intellectuels fusillés, des étudiants réprimés, des journalistes exilés ou exécutés : Gasner Raymond, Brignol Lindor, Jean Dominique, Pierre Marie Paquiot ( ex-recteur de l’Université d’Etat d’Haïti), Richard Brisson, etc. Ces choses-là doivent disparaitre dans une société qui veut aller de l'avant! Que les politiciens assument leur responsabilité devant la justice aussi bien que leurs bras armés de la police!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire