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jeudi 21 octobre 2010

L'AUF renforce son action en Haïti et mérite d'être plus connue des étudiants haïtiens

Haïti: L'agence universitaire de la Francophonie (AUF) va implanter douze campus numériques pour aider les étudiants haïtiens à décrocher à distance des mastères dans 75 disciplines accessibles sans quitter Haïti, a annoncé ce mercredi Bernard Cerquiglini.
L'annonce de ce renforcement de l'action de l'Agence en Haïti a été faite au cours d'une conférence de presse à Montreux, en Suisse, en marge du 13e Sommet de la Francophonie.
Avec cette implantation massive de centres de formation à distance, Haïti deviendra le premier pays à disposer d'autant de campus numériques car l'agence dispose en tout et pour tout de 47 établissements similaires à travers le monde.
Ces campus dotés de matériels adéquats permettent de suivre une formation avec des enseignants éparpillés à travers le globe et même de présenter sa thèse sans jamais laisser son pays.
Recteur de l'Agence Universitaire Francophone, Cerquiglini, qui se réjouit de la solidarité des intelligences francophones sur ce projet, a confirmé que d'ici la fin de cette année quatre campus seront déjà opérationnels, dont un aux Gonaïves, ce qui portera à cinq le nombre de ces installations en opération dans le pays.
L'Agence dispose déjà d'un campus qui a repris ses activités depuis le 15 février, l'immeuble l'abritant ayant été épargné par le séisme. Ce ne fut pas le cas de l'Institut Aimé Césaire situé au Canapé-Vert, récemment inauguré, qui s'est écroulé et qui va être reconstruit et promu au rang d'école doctorale.
La présence de l'AUF est vieille de plus de 25 ans en Haïti , mais l'Agence souffre d'un déficit de reconnaissance. En Haïti, onze universités sont membres de l'AUF, et si avant le séisme 10 étudiants étaient inscrits dans son programme de second cycle par correspondance, le nombre n'est passé à 80 que depuis le tremblement de terre qui a dévasté le réseau des universités de la capitale haïtienne.
Quelques heures auparavant, lors de la conférence des ministres de la francophonie, Bernard Cerquiglini avait fait le point sur les initiatives prises par l'Agence en faveur d'Haïti en soulignant le « désir de solidarité active et concrète (qui) guide les actions » de l'AUF.
Selon le recteur, dans notre pays, « l'AUF s'emploie, comme partout ailleurs, à éviter un exode des cerveaux, tout en aidant à reconstruire le système universitaire. »
« En liaison étroite avec les recteurs haïtiens et caribéens (cartographie des besoins, cohérence des réponses) et bénéficiant de notre implantation locale ancienne, nous allons promptement :
1) Installer douze campus numériques francophones, répartis dans l'ensemble du pays ; les étudiants pourront y suivre une des 75 formations disponibles en ligne ;
2) Reconfigurer, suivant le souhait du gouvernement d'Haïti et de nos collègues, notre Institut Aimé Césaire en une école doctorale orientée vers des disciplines prioritaires pour Haïti, comme la didactique du français, l'environnement et la gestion des risques.
3) Mettre en oeuvre, avec l'OIF, le projet IFADEM, pour améliorer les compétences des enseignants du primaire dans le domaine du français. »
Ce dernier projet est déjà une réalité depuis le 28 septembre dernier. En présence de Cerquiglini, un espace numérique, équipé d'une médiathèque spécialisée dans les sciences de l'éducation, de matériel audio-visuel et d'une vingtaine d'ordinateurs connectés à l'internet, avait été inauguré à l'École Normale d'Instituteurs des Cayes.
Le projet IFADEM vise à renforcer les compétences des instituteurs titulaires, en alliant l'utilisation des technologies de l'information et de communication, l'enseignement à distance et la formation traditionnelle.
L'AUF est une organisation assez ancienne. Elle a vu le jour en 1961. Elle regroupe une quarantaine d'universités dans différents pays. Elle est implantée dans 90 Etats et compte 759 établissements qui en sont membres, ce qui en fait le plus grand réseau d'universités au monde.
L'ambition de l'Agence universitaire francophone est de contribuer au renforcement des pays émergents par la formation de ceux qui feront demain la richesse de leur pays. Cette formation passe par des actions de coopération ciblées et concrètes tant pour les étudiants que pour les chercheurs et enseignants, affirme le recteur Bernard Cerquiglini.
Pour y parvenir, l'AUF octroie aussi des bourses de mobilité aux étudiants, chercheurs et enseignants et Haïti à la cote auprès de ses instances. Les universitaires haïtiens ont intérêt à s'informer des possibilités qu'offre cette agence qui rend la francophonie plus tangible...


Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
Envoyé spécial au Sommet de la Francophonie

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84824&PubDate=2010-10-20

Commentaire
Honneur et respect à qui ils sont dus! L'agence universitaire de la francophonie réalise un travail dont l'impact sur un pays comme Haïti peut relever du miracle. C'est un pays dont les besoins en matière d'éducation ont toujours été alarmants. Et après le tremblement de terre, n’en parlons pas. Mais les jeunes, les adolescents ont une soif ardente d'apprendre. Donnez à ces jeunes un an ou deux, dans un environnement où l'encadrement réponde aux exigences d'un apprentissage méthodique et sérieux, comme c'est le cas de l'AUF, et vous serez surpris! Appuyons le travail de cette institution, informons les jeunes d'Haïti et de toute l'aire de la francophonie sur ses vertus, ses bonnes dispositions et surtout sur son expertise! Maintenant plus que jamais, son travail est indispensable!

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