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jeudi 7 octobre 2010

EDITO

Vitesse de croisière et bon cap
Haïti: La technologie s'est mise au service de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti qui s'est réunie ce mercredi à Port-au-Prince par téléconférence. Certains membres étant absents des murs où se tenait le gros de la troupe, la magie des télécommunications a rassemblé tout le monde.
C'est de bon augure que la mission se poursuive en dépit des contingences temporelles ou spatiales.
Au cours de cette réunion, un paquet de 49 projets a pu être adopté dont un très important pour le secteur de l'éducation. Il va permettre de subventionner la présence à l'école de plus de 250 000 enfants pendant quatre ans.
En marge de la tenue de la 65e Assemblée générale des Nations unies, le président René Préval avait invité l'équipe du Nouvelliste a une séance de présentation du consultant Paul Wallace qui a coordonné le montage de ce plan.
Wallace, un administrateur réputé dans le monde de l'éducation aux Etats-Unis, particulièrement à la Nouvelle-Orléans, avait fait le point sur les avantages et les arcanes de cette machine qui vise à révolutionner le monde de l'éducation en Haïti.
Perdu dans un petit déjeuner tardif, écoutant d'une oreille distraite le plan, m'est venue la question à savoir si ce sont les milliards qui font défaut au monde de l'éducation en Haïti. Car sur une dizaine d'années, délai minimum pour faire impact dans la formation de masse, il faudra trouver des milliards de dollars pour étendre et alimenter le système de bourses.
Comment ne pas se demander si c'est la faim qui tenaille les entrailles des enfants qui les empêche d'apprendre ? Si ce sont les faibles moyens des parents incapables d'offrir beaux livres, sacs, cahiers, écolage et tout le reste qui entravent le développement des enfants ?
A ces questions, la réponse est : non.
Sur le plan strictement académique, des enfants qui ont tout finissent mal ; des enfants qui n'ont rien se tirent d'affaire.
La question de la formation est profonde et renvoie à l'école, à la méthode, aux professeurs, à l'environnement familial et à des petits détails qui ne seront pas corrigés à coups de milliards.
Les parents de la diaspora engloutissent bien des sommes faramineuses dans des écoles borlettes, et leurs enfants bien nourris deviennent trop souvent des estropiés du savoir pour nous le prouver.
En fait, plus que des milliards, il faut surtout une attention soutenue sur le dysfonctionnement permanent du système éducatif haïtien qui accumule tares et dérives.
La CIRH va prendre sa vitesse de croisière puisque les donateurs manifestent, espèces sonnantes et trébuchantes à l'appui, leur bonne foi. Il nous reste à faire nos devoirs : chaque projet doit être scruté et suivi pour que de peine et de misère, au bout du compte, le mal n'empire.
La refondation est à la fois une affaire de vitesse et de trajectoire. Capitaines, soyez bien inspirés à la barre !
Plus que la vélocité, il faut constamment être sur le bon cap.

Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84373&PubDate=2010-10-06

Commentaire
En effet, comme le signale cet éditorial, c'est de la bonne volonté qu'il faut maintenant pour que tout fonctionne correctement puisque « le nerf de la guerre », l’argent, est au rendez-vous, du moins pour le moment. Mais il ne faudrait pas oublier, la vermine qui ruine tout, quelle que soit le niveau de la bonne volonté collective: la corruption. On ne le répétera jamais assez: Soyons vigilants! Soyons vigilants!

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